Olin Torvingen, Autrice de romances lesbiennes chez Homoromance. Elle a écrit des livres tel que :
Romans :
Nouvelles :
Ce n’était pas le rêve de Clémentine et Le passeport angélique, parues dans le recueil les Nouvelles parisiennes et messines (en collaboration avec d’autres autrices de la Maison d’édition)
Exploration (nouvelle érotique)
Des airelles pour Noël (nouvelle pour prolonger l’univers de l’Acidité des airelles) Gratuite sur Homoromance et Amazon.
Tchaïkovski et le chat noir (nouvelle issue du recueil Ani’mots 1, en collaboration avec d’autres autrices de la Maison d’édition)
Comment avons-nous fait connaissance ?
Un jour, Olin m’a contactée pour me proposer de mettre mon livre en avant sur son site. Pourquoi ? Parce qu’elle souhaite offrir davantage de visibilité aux livres lesbiens, et plus particulièrement à ceux en auto-édition, qui en manquent cruellement. J’ai accepté avec plaisir et je la remercie chaleureusement pour cette belle initiative.
C’est pourquoi j’ai trouvé intéressant d’aller plus loin, de découvrir ses motivations et d’en apprendre davantage sur cette auteur engagée. Prêt(e) pour l’interrogatoire ?
Question engageante et importante pour la suite :
Pour Noël, tu es team Buche pâtissière ou buche glacier ? ^^
Olin : Pâtissière ! (confiture d’orange et chocolat noir, pour être précise !)
Afin de comprendre ton projet, il est tout aussi important de mieux de connaitre. Nous avons ta biographie sur Homoromance et ton site. Mais essayons de savoir des petites choses que nous ne savons pas de toi. Prête ? C’est parti.
Ton parcours personnel ?
- Peux-tu nous dévoiler l’histoire ou l’inspiration derrière ton pseudonyme ? Il a un son très nordique et littéraire, est-ce intentionnel ?
Olin est une partie de mon vrai prénom, mais Torvingen est le nom d’un personnage charismatique : Aud Torvingen. C’est une ex-policière d’origine norvégienne vivant aux États-Unis, que l’on peut suivre dans les 3 romans de l’autrice Nicola Griffith. Son écriture m’a profondément marquée. Et comme j’ai vécu en Scandinavie pendant 2 ans, j’ai eu envie d’un pseudo ayant des consonnances nordiques.
- Quelle est la plus belle histoire, humaine ou littéraire, que tu as vécue grâce à tes livres ?
Je crois que je la vis encore, c’est la rencontre continuelle de nouveaux, nouvelles lecteurices et auteurices, avec qui je créé des liens. J’ai aussi rencontré la revieweuse la plus talentueuse du monde saphique anglophone, JudeInTheStars (www.judeinthestars.com) pendant le salon du livre lesbien de Paris. Incroyable ! Ce salon est vraiment incroyable !
- Qu’est-ce qui te motive le plus à continuer ce travail ?
La première chose, c’est de contribuer à proposer des histoires qui mettent en lumière l’amour entre femmes, en espérant qu’un jour, ce sera si banal, qu’on pourra trouver des histoires similaires dans les rayons de n’importe quelle bibliothèque ou librairie.
La deuxième chose, ce sont les personnes qui te disent « ton livre m’a ému », « il m’a accompagné un long moment après que je l’ai fini », « il m’a fait rire ou pleurer. » Je trouve cela extraordinaire et c’est (avec le thé) mon principal carburant !
- As-tu un projet d’histoire en cours ?
J’ai toujours plusieurs projets en cours à la fois. En ce moment, j’écris une romance fantastique qui reprend le conte des 12 cygnes, mais toujours dans l’univers du chat botté. J’ai aussi une histoire de vampire qui commence à prendre forme. Et évidemment… il y aussi aussi cette histoire de dragon…
Ton parcours littéraire ?
- Quelle est la première histoire que tu as écrite mais… que tu n’as peut-être jamais publiée ?
La première histoire est une sorte d’épopée fantastique, type Seigneur des anneaux, avec des elfes, des dragons et un affreux méchant. Je l’ai dans un coin de mon ordinateur. Je ne sais pas si elle est exploitable… je la ressortirai peut-être un jour.
- Quels sont les thèmes principaux que tu aimes explorer dans tes livres, et comment décrirais-tu ton style d’écriture ?
J’essaie d’aborder des thèmes différents en fonction des histoires. Dans l’acidité des airelles, je voulais un personnage asocial, avec un côté quasi autistique. Je voulais parler de ses tocs, de ses douleurs d’être incompris. Il y a également les thèmes de la pauvreté, l’emprise familiale.
Dans le chat botté, je voulais opposer deux protagonistes : le chat qui est un macho sexiste et une femme soumise qui s’aperçoit qu’elle peut reprendre sa vie en main si elle affronte ses peurs.
Dans la nouvelle Exploration, il s’agit d’une elfe que son don empêche de rester au même endroit et qui pense qu’elle ne peut que renoncer à toute forme d’attachement.
Dans toutes mes histoires, il y a un parcours initiatique. Un personnage qui pense qu’il est prisonnier d’une situation et que l’amour libère. Ou bien qui se libère en prenant conscience qu’il est plus fort, plus capable qu’il le pensait et cela, parce que quelqu’un croit en lui.
J’aime aussi entendre mes personnages s’interroger sur le lesbianisme.
Mon style d’écriture… C’est une question difficile. Je ne sais pas du tout comment répondre ! J’essaie de faire ressentir plutôt que de décrire, c’est tout ce que je peux dire. Je sais en tout cas que sans mes bêta-lectrices, il ne serait pas intelligible !
- Y a t-il un genre littéraire qui te fait de l’œil et qui pourrait te pousser à sortir de ta zone de confort ?
J’aimerais beaucoup écrire un roman historique ou de science-fiction, mais ces 2 genres demandent énormément de recherche… alors je garde ça pour un moment où j’aurais plus de temps.
Question subsidiaire avant de parler de ce projet de visibilité de la littérature lesbienne.
- Y a-t-il une question que tu aurais aimé que je te pose concernant ton parcours ?
Heu… Non, il y en a déjà pas mal 😉
Ton projet :
La visibilité de la littérature LGBTQ+ est essentielle. Pour ma part, je n’ai découvert l’existence des maisons d’édition LGBTQ+ qu’il y a huit ans. Et j’aurais tellement aimé pouvoir lire des histoires représentant notre communauté plus tôt, peut-être pour mieux m’accepter à l’époque.
Alors, plongeons dans le vif du sujet :
- En aidant les autrices autoéditées à se faire connaître, penses-tu contribuer à élargir les horizons de la romance lesbienne ou à offrir plus de diversité aux lectrices ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi en tant qu’autrice ?
Oui, c’est exactement ça. Il y a très peu de maisons d’édition saphiques ou de place dans les maisons d’édition, pour les histoires saphiques, alors je fais ce que je peux pour aider les autrices à exister sur le web. Tout le monde n’a pas le temps ou les moyens d’avoir un site web et on ne peut pas exister que via les réseaux sociaux.
- Quelles sont, selon toi, les plus grandes difficultés auxquelles ces autrices sont confrontées ?
Lorsqu’on est auto-édité, on ne bénéficie pas de la communauté que rassemble les maisons d’édition. Il faut faire sa propre promotion, son marketing. On doit faire des salons, se déplacer et on est seul. On doit accorder beaucoup de temps à d’autres choses que l’écriture. Je ne parle pas non plus des investissements : la correction et la béta-lecture professionnelle, la couverture et tout ce à quoi je ne pense pas !
- Penses-tu que les autrices autoéditées apportent quelque chose de différent à la romance lesbienne ?
Pour être tout à fait honnête, je n’en sais rien… Je pense que d’une certaine façon, les comités de lecture et éditeurs ciblent les livres qu’ils veulent voir ou faire publier. Qui répondent à la demande d’une majorité, d’un panel. Les auto-édités s’affranchissent de cette barrière. C’est là que doit résider une différence.
- Comment t’est venu l’idée de mettre en avant ces autrices sur ton site ?
Il y en a quelques-unes que j’admire particulièrement et je suis étonnée qu’elles ne soient pas plus connues. Elles n’ont pas de site web, c’est de là qu’est venue l’idée.
- Comment choisis-tu les autrices que tu mets en avant ?
Je ne mets personne vraiment en avant : les autrices bénéficient d’une présentation identique sur la page. Mais il est vrai que je connais certaines d’entre-elles pour les avoir rencontrées sur des salons, sur Threads ou Instagram. Je les ai contactées en premier. Mais mon but principal est de faire connaître la littérature lesbienne. Mes 2 critères sont « saphique » et « auto-édité », donc si vous rentrez dans la case et que vous êtes intéressé(e), n’hésitez pas à me contacter.
2 ème question subsidiaire concernant ce projet :
- Y a t-il quelque chose que tu souhaiterais ajouter, quelque chose que je n’aurais pas pensé à aborder, mais qui te semble important ?
Je voudrais revenir sur le travail incroyable que font les beta-lectrices lorsqu’elles relisent nos brouillons. C’est une aide essentielle pour moi et je voudrais vraiment souligner à quel point je leur suis reconnaissante de me faire confiance et de me suivre dans mes projets.
Remerciements :
Je tiens à te remercier sincèrement de mettre en avant les autrices de romances lesbiennes. Il est vrai qu’il n’est pas facile de se faire une place dans ce domaine. Il faut s’accrocher, avancer, apprendre et continuer à progresser sans jamais abandonner.
Mais dis-moi, l’aventure de l’auto-édition t’intéresserait-elle ?
Elle m’intéresserait beaucoup si je ne travaillais pas, mais j’espère que tant que je serais en activité, je n’aurais pas à m’auto-publier, car ça demande énormément d’énergie et de temps !
Et enfin, dernière question ^^ : que souhaites-tu dire aux lectrices et lecteurs ?
Je voudrais remercier les lectrices et les lecteurs de FF de nous suivre. Et je voudrais rappeler à toutes celles et ceux qui n’ont jamais lu de FF, qu’avant de pouvoir lire ce qui nous ressemble et nous parle – car il n’y en avait tout simplement pas – nous, nous avons lu des représentations qui ne nous ressemblaient pas, en qui nous ne nous pouvions pas nous identifier, des Roméo et Juliette, des Madame Bovary ou Anna Karenine (ces exemples sont tout à fait personnels). Et pourtant, nous les avons aimés (ou disons… moi). Alors essayez ! Peut-être que vous aimerez, vous aussi !
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